Au Qatar, un 8e podium permet à Isack de réduire son retard au championnat au strict minimum et de briguer le titre à Abou Dhabi. Malchanceux alors qu’il visait deux podiums, Victor Martins est rentré bredouille de Losail.
Les faits marquants :
Malgré des qualifications compliquées, Isack Hadjar a renversé la vapeur en course avec une 4e et une 2eplace.
Il tentera de succéder à Théo Pourchaire au palmarès de la F2 à Abou Dhabi lors de la finale de la saison.
Malgré d’excellentes performances, Victor Martins a trébuché sur le sort alors que deux podiums se profilaient à l’horizon de Losail.
Le pari des pneus tendres
Au terme de 11 longues semaines de pause depuis la 12e manche du championnat de Formule 2, Isack Hadjar et Victor Martins ont retrouvé le chemin des circuits avec la découverte du tracé de Losail, au Qatar, avant d’enchaîner une semaine plus tard sur la finale d’Abou Dhabi.
Inconnu des pilotes et des écuries, le circuit de Losail a déjoué toutes les simulations en distillant des températures fraîches lors des roulages disputés dans le soleil couchant ou à la nuit tombée.
Sans repère sur un circuit que la Formule 2 visitait pour la première fois, les essais n’ont pas été une promenade de santé pour les deux pilotes de l’Équipe de France FFSA Circuit. Isack n’a jamais trouvé le bon rythme et a signé l’une de ses moins bonnes performances en se hissant en bas du top 10 des qualifications. « On est parti du mauvais pied et même si on a fait quelques progrès on n’a jamais réussi à bien exploiter les pneus », plaide le pilote Red Bull.
Victor, après avoir habilement corrigé le tir pour trouver de bons réglages pour les qualifications, a signé un 5e top 5 en 6 week-ends (3e). « Je n’étais pas ravi de l’équilibre de la voiture en essais libres, ni de la direction dans laquelle on allait. Au final, même s’il nous manquait encore un peu de performance, nous avons très bien progressé pour pouvoir nous battre pour la première ligne » explique le pilote Alpine.
Partis en pneus tendres au contraire de l’immense majorité de leurs adversaires, les deux pilotes de l’Équipe de France FFSA Circuit sont passés proches de l’exploit tactique. Mais l’abrasivité du tarmac de Losail a pris le dessus sur les basses températures et a provoqué un brutale dégradation des gommes dans les derniers tours de la course sprint. Passé de 7e à 3e au départ, Victor a terminé hors de la zone des points. « Après un très bon départ, on était sur de bons rails et on pouvait penser que le podium était à notre portée, mais on a trop rapidement été rattrapé par la dégradation des pneus » reconnaît Victor, longtemps intraitable en défense mais dans l’incapacité de passer à l’offensive après la mi-course.
Isack a idéalement exploité et préservé ses gommes, s’est imposé en leader du 2e au 21e tour, puis a bénéficié d’une neutralisation pour s’accrocher à une 4e place synonyme de points précieux dans l’optique du championnat. « On a fait le pari des pneus tendres, mais c’est un petit miracle d’avoir pu rester en tête aussi longtemps. Et puis je suis parti à la faute, bêtement, en prenant l’air sale de Bearman lorsqu’il m’a dépassé » explique Isack, qui a perdu deux places dans une sortie de piste, mais a malgré tout été sauvé par le gong d’une dernière neutralisation qui a figé les positions.
Un podium gagné, un autre perdu
Troisième sur la grille, Victor a perdu une place au départ, promptement récupérée lors des arrêts aux stands, au 8edes 32 tours. Mais une voiture de sécurité a rebattu les cartes, privant Victor de ses atouts et les offrant à Isack qui, en effectuant un pit stop éclair pendant la neutralisation, est passé du bas du top 10 à la 3e place virtuelle.
Englué dans le peloton, Victor a dû abandonner après un léger contact avec un concurrent, suspension pliée. Dans le même temps, Isack a gagné un cran quand le leader de la course et du championnat a écopé d’une pénalité. « On a tout bien exécuté en se calant sur les voitures de sécurité. On savait que la course serait un peu chaotique et qu’il fallait avant tout rester en piste et attendre les neutralisations. On en a bénéficié pour grimper à la 3e place puis, quand on a appris que Bortoleto était pénalisé, j’ai dû faire comme un tour de qualifications pour rester à 5 secondes de lui et prendre la 2e place » conclut Isack. Le Français revient ainsi à 0,5 point de du Brésilien avant la finale d’Abou Dhabi qui aura lieu le 8 décembre.