Structure de formation fédérale unique en son genre dans le monde entier, la FFSA Academy suscite régulièrement l’intérêt d’autres nations impliquées dans le sport automobile. Le Japon en est un bon exemple d’autant que la curiosité est réciproque de la part de la France. Petit à petit, des relations se sont nouées jusqu’à déboucher sur une collaboration fructueuse.
En septembre dernier, le leader du Championnat du Japon F4 FIA Ren Sato et son second Kakunoshin Ohta participaient à l’épreuve de Magny-Cours du Championnat de France F4 après s’être entraîné sur le simulateur de la FFSA Academy. Kakunoshin a particulièrement apprécié l’expérience grâce à de bons résultats tandis que Ren se rapprochait progressivement du top 10.
Fin octobre, une délégation française composée de deux kartmen, Macéo Capietto et Gaspard Simon, et de deux pilotes Junior F4, Victor Bernier et Isack Hadjar, se rendait au Japon pour un séjour inoubliable sur le circuit de Suzuka. Malo Olivier et Amaury Richard en assuraient l’encadrement du côté de la FFSA Academy.
C’était l’occasion pour les jeunes Français de découvrir une approche radicalement différente de la formation au sein de la Suzuka Circuit Racing School. Totalement intégrés aux apprentis pilotes nippons, les Français ont dû suivre une pratique intense et beaucoup plus autonome que ce qu’ils connaissaient. En karting, les pilotes sont largement mis à contribution pour la préparation et l’entretien de leur machine, châssis Tony Kart et moteur Rotax Junior. Les quelques mécaniciens présents ne font que surveiller et éventuellement conseiller. Au cours de demi-journées bien remplies, ils alignaient essais libres, séance chrono, qualifications et finales sur un rythme endiablé. En l’absence de briefings et débriefings réguliers, les pilotes devaient se débrouiller par eux-mêmes dans tous les domaines, en allant notamment chercher les informations nécessaires qui ne leur étaient pas fournies d’entrée. Même si le challenge s’est avéré compliqué, Macéo et Gaspard ont prouvé de belles capacités d’adaptation en se battant en piste pour le top 5.
En ce qui concerne la monoplace, la Suzuka Circuit Racing School utilise des respectables Dome/Honda amoureusement entretenues. Victor et Isack se sont d’abord familiarisés avec le levier de vitesses sur la piste de kart avant de prendre la mesure du circuit auto, cadre habituel du Grand Prix du Japon de Formule 1. Là encore, ils ont dû faire preuve d’autonomie pour prendre le volant de ces voitures développant allègrement 200 cv. Sur le sec comme sur le mouillé, les Français ont enchaîné chaque jour essais libres, qualifications, course 1 et course 2 sur un tempo soutenu mettant en évidence leur adaptabilité. Ils ont progressivement approché les temps de leurs homologues japonais maîtrisant parfaitement le tracé.
Outre le plaisir de découvrir le pays du soleil levant et certaines de ses particularités, le bilan de ce court séjour a été très positif en plaçant les jeunes pilotes dans une configuration qui sortait de leur schéma ordinaire et les forçait à réagir.
« C’est une étape supplémentaire dans le rapprochement sportif entre le Japon et la France », déclarait le Directeur Technique National Christophe Lollier. « Nous avons toujours à apprendre d’autres cultures et d’autres pratiques sportives. La FFSA est décidée à poursuivre sa collaboration avec la JAF qui aimerait bien que ses pilotes se forment plus tôt aux spécificités de la course en Europe. Dans l’autre sens, le Japon offre de bonnes opportunités de carrières sportives aux Européens comme l’a montré récemment Sacha Fenestraz, Champion 2019 en Formule 3 nippone ».